Article par Agnès Binet pour les AUDI TALENTS AWARDS
Mars 2012
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Sandra Aubry et Sébastien Bourg : sept expositions entre eux deux

Mars 2012. « C’est la guerre ». Le dieu tutélaire du mois offre à Sandra Aubry et Sébastien Bourg, duo d’artistes en fusion, l’énergie de livrer… sept expositions, personnelle et collectives, en volume et en dessins, à Paris et à Lyon. Les deux finalistes Audi talents awards 2010, décuplent, en rangs serrés, leurs invitations à traverser le miroir d’un art du passage.

Ils « cherchent l’épure », qui révèlera, derrière l’apparente simplicité, la contradiction, la dualité. « Ce scintillement qui est autant du domaine du désir que de la frustration », deux sentiments « inhérents à toute démarche intellectuelle et créative »…

Manque, entre-deux… : c’est dans ces interstices que Sandra Aubry et Sébastien Bourg inventent leur monde. En sculpture, vidéo, installation, mais aussi désormais, en dessin. Un medium qu’ils pratiquent depuis toujours, en phase de préparation, mais qu’ils ont décidé cette année d’investir.

Une belle occasion leur en a été donnée par la Galerie Maeght, à Paris. En les invitant à participer ce printemps à « Dessins/Edition I : transferts », l’espace parisien a déclenché chez ces deux artistes du volume une frénésie créatrice en deux dimensions, qui les a conduit à travailler pour Drawing Now et Chic Dessin, où ils présentent aussi leurs dernières productions fin mars.

Aller au-delà, se risquer à franchir le miroir ? Comme celui exposé Galerie de Roussan, qui les représente désormais à Paris ? Ses poignées d’or (de cercueil !) semblent nous inviter. A moins qu’une pression sur ses attaches ne le brise ? La proposition est ouverte, en tous cas. A l’image du travail de Sandra et Sébastien, le miroir nous fraye un passage, créé la latence, entre matériel et immatériel, présence et perte...

Une expérience tantôt euphorisante, tantôt inquiétante. Comme cette phrase – terrible - gravée, dans une bulle de bande-dessinée, sur la stèle funéraire, qu’ils exposent aussi Galerie de Roussan. Tirée des « Chroniques martiennes », de Ray Bradbury - « La planète entière est à nous, les gars ! La planète entière ! » Vide. Vertigineuse. Pleine de fantômes. Ou de rêves à réaliser.

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